A l’initiative du collectif Pays Salonais en transition, membre de FNE13, une réunion publique s’est tenue le 17 juillet dernier pour alerter la population sur les risques liés à ce projet très controversé.

(25.07.24)

L’aérodrome de Salon-Eyguières, et sa réhabilitation ambitieuse est un sujet polémiques récurrent du Pays salonais, et ce depuis des années. Les opposants, qu’ils soient usagés de l’aérodrome, associations de défense de l’environnement ou riverains, mènent le combat.

Notre fédération s’était déjà mobilisée pour l’enquête publique de 2022 à la suite de la présentation du projet, pour lequel le Commissaire Enquêteur avait d’ailleurs émis un avis défavorable. C’est à l’initiative du maire de la commune, Henri Pons, que le dossier redécolle à nouveau. Ce dernier a, en effet, déposé en août dernier une demande de modification du PLU (Plan Local d’Urbanisme) afin de “réhabiliter l’aérodrome et la piste de parking adjacente”.

De nombreuses nuisances pour un intérêt peu convaincant

Pollution sonore, risques de collision avec l’aigle de Bonelli, espèce protégée qui fait l’objet d’une priorité absolue, atteintes à la ressource en eau… Les griefs sont nombreux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le site du projet se situe sur des périmètres très sensibles. En effet, le site de l’aérodrome de Salon-Eyguières et du circuit de sports mécaniques s’intègre dans un secteur présentant de fortes sensibilités écologiques. En ce qui concerne les zonages réglementaires et contractuels liés à la protection du milieu naturel, le site est localisé :

• dans le périmètre du parc naturel régional (PNR) des Alpilles :
• partiellement dans le périmètre de la réserve naturelle nationale (RNN) des Coussouls de Crau ;
• à l’intérieur des sites Natura 2000 (Directive habitats) FR9301595 « Crau centrale – Crau sèche » et (Directive oiseaux) FR9310064 « Crau » ;
• dans les zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) type I « Crau sèche » et type II « Crau »

Le site est également situé en réservoir de biodiversité (Trame verte et blee) faisant l’objet d’une recherche de préservation optimale intégré à la trame verte définie par le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET approuvé en 2019), ainsi que dans le domaine vital « Les Alpilles » de l’Aigle de Bonelli.

Le rapport de la MRAE précise que « le site de l’aérodrome de Salon-Eyguières s’intègre dans plaine de la Crau, qui présente des sensibilités écologiques avérées liées à la présence de milieux naturels remarquables, les coussouls de Crau, et d’espèces inféodées. L’analyse de ces enjeux mérite d’être approfondie et intégrée dans une démarche « éviter, réduire, compenser » consolidée, notamment, par un évitement des espaces à forts enjeux de conservation et une évaluation précise des effets attendus des mesures d’atténuation présentées et des incidences résiduelles associées“.

Le projet évalué à 48 M€ ne convainc pas grand monde. Qui plus est, il met en péril le système associatif actuel en imposant une forme de privatisation et une transformation en plateforme commerciale à part entière. Depuis 2018, la municipalité a repris la gestion de l’aérodrome en régie directe avec l’intention affichée d’en retirer des revenus et d’attirer une nouvelle clientèle de jets et d’aviation d’affaires privés.